Paroles de femmes violences invisibles – Chronique 1
Le silence, ce cri qu’on n’entend pas
Parfois, le silence hurle plus fort que tous les cris du monde.
Je souriais, oui. Pourtant, à l’intérieur, c’était le chaos.
Une enfance volée, une voix étouffée
J’ai grandi dans un monde où il fallait être forte. Montrer ses émotions était une faiblesse. Les larmes devaient couler en silence, surtout loin des regards.
Ainsi, j’ai appris à ravaler mes sanglots, à cacher mes blessures sous un sourire. Je disais “ça va”, alors qu’au fond de moi, tout criait “aide-moi”.
Personne ne voyait la petite fille orpheline à 12 ans, déracinée par une guerre qui ne la concernait pas.
Personne ne devinait l’adolescente brisée par les abus d’un proche, forcée d’avorter trois fois, trahie par ceux qui auraient dû la protéger.
Et personne ne soupçonnait la femme prisonnière d’un mariage polygame, ni la mère impuissante face à la souffrance de ses enfants.
Le poids des non-dits
Pendant longtemps, j’ai cru que le silence me protégeait.
Cependant, en réalité, il m’étouffait.
Chaque mot non-dit devenait une cicatrice invisible. Chaque larme retenue renforçait mes chaînes.
Guérir, une parole à la fois
Désormais, j’apprends à parler.
Non pas pour accuser, ni pour effrayer.
Mais pour guérir. Pour vivre pleinement.
Car ma voix a de la valeur. Et aucune femme ne devrait se sentir seule dans son silence.
Je ne prétends pas avoir tout surmonté.
Mais j’ai choisi de briser doucement les chaînes invisibles. Une phrase à la fois. Une larme libérée. Une vérité assumée.
À toi, qui me lis…
Et toi, si tu lis ces lignes avec la gorge nouée…
Sache que tu n’es pas seule.
Ta voix compte.
Et ici, tu as le droit de parler. Même doucement. Même en tremblant.
À propos de cette chronique
Paroles de Femmes est une série proposée par Juste Une Voix, une plateforme féminine engagée qui donne la parole à celles que l’on n’a pas écoutées. Chaque texte est un acte de résistance contre les violences invisibles.